Nietzsche et le bonheur
Nietzsche est par excellence le penseur qui conçoit le bonheur comme réconciliation avec le malheur. Le malheur fait partie de la vie. Celle-ci est faite d’aspects plus problématiques et plus durs que les autres, comme la souffrance ou la mort. Pour être heureux, il faut apprendre à aimer la vie telle qu’elle est, dans tous ses aspects, c’est-à-dire à la fois dans ce qu’elle offre de repos,
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Précisons ces points : amor fati, c’est un amour. Il ne s’agit donc pas de se résigner tristement au destin, de supporter le poids de la vie, de l’endurer dans la souffrance, mais bien de vouloir le destin, l’aimer de toutes ses forces, lui dire Oui, jouir de lui. C’est une acceptation joyeuse qui veut ce qui est, y compris ce qui est douloureux dans la vie, comme la souffrance, la mort.
L’amor fati s’oppose donc à toutes les consolations, tout particulièrement à la consolation religieuse qui consiste à espérer une vie meilleure après la mort.
Aimer ce qui est, cela a aussi une dimension esthétique. Aimer, c’est trouver beau. Aimer une personne, c’est la trouver belle. De la même façon, aimer la vie, c’est jouir de la beauté de …afficher plus de contenu…
L’éternel retour est la croyance qui rend possible l’amor fati.
Ecce homo, « Naissance de la tragédie », § 2 : « une formule d’acquiescement supérieur, née de la plénitude et de la surabondance, un oui dit sans réserve à la vie, et même à la douleur, et même à la faute, à tout ce qu’il y a de déroutant et de problématique dans la vie ».
Ecce homo, « Pourquoi je suis si avisé », § 10 : « Ma formule pour ce qu’il y a de grand dans l’homme est amor fati : ne rien vouloir d’autre que ce qui est, ni devant soi, ni derrière soi, ni dans les siècles des siècles. Ne pas se contenter de supporter l’inéluctable, et encore moins