Natixis
Peut-on relancer l'économie et réduire les déficits publics ? La piste de la restructuration des finances publiques
De plus en plus de voix s'élèvent pour dire que la réduction rapide et simultanée des déficits publics dans les pays de l'OCDE conduit à un freinage de la croissance tel que la réduction des déficits est même menacée. Certaines voix plaident même pour une relance de l'activité. Ceci pose la question importante suivante : est-il possible de relancer l'économie tout en réduisant les déficits publics ? Quelles sont les pistes ? une politique monétaire encore plus expansionniste ? Mais, avec le désendettement du secteur privé, il n'y a plus beaucoup de canaux de transmission de la politique monétaire ; une dépréciation du change, comme l'ont réalisée dans le passé le Canada, la Suède, l'Italie, le Danemark, la Finlande… ? Ceci peut être une solution pour quelques pays (Royaume-Uni) mais pas pour tous et pas à l'intérieur de la zone euro ; la neutralité ricardienne : une baisse du taux d'épargne des ménages et du taux d'autofinancement des entreprises avec l'anticipation d'une croissance plus rapide des revenus dans le futur ? Il faudrait pour cela faire disparaître la forte aversion présente pour le risque, augmenter la croissance potentielle ; la coordination des politiques budgétaires, les pays ayant des marges de manœuvre budgétaires les utilisant pour soutenir l'activité des pays qui doivent réduire leurs déficits publics. Il ne faut pas y compter aujourd'hui (mise en place de la règle d'or) ; un multiplicateur budgétaire très élevé qui aurait l'effet paradoxal qu'en accroissant ex-ante les déficits publics, ils se réduiraient ex-post ; mais le niveau nécessaire du multiplicateur pour obtenir ce mécanisme est irréaliste. Il ne reste finalement que l'idée d'une restructuration des dépenses publiques et de la fiscalité : réduire toutes les dépenses ou accroître les impôts qui n'ont pas d'effet sur la croissance