Il n’existe guère de mot que l’on retrouve aussi souvent dans le domaine historique, politique ou encore même journalistique : le nationalisme. Il n’en est non plus guère qui soit aussi ambiguë à définir. Il est reconnu par tous que le nationalisme est un phénomène majeur de l’histoire européenne du XIXe siècle et de la première moitié du XXe siècle. Il est un facteur décisif de l’évolution général des sociétés car il qui vise à légitimer l’existence d’une nation pour chaque peuple. On peut donner à ce concept différentes colorations. On différencie alors le nationalisme des « nationalistes », celui qui est rigoureux, structuré et hautement proclamé, du nationalisme qui se rapproche du patriotisme. Nous allons nous intéresser tout particulièrement au nationalisme en Europe, c’est-à-dire qu’il s’étend sur le territoire séparé par l’Afrique par le détroit de Gibraltar et par la mer Méditerranée et qui est réuni à l’Asie par les plaines russes, où les monts Oural le séparent du monde asiatique. Comment peut être défini le nationalisme ? Sous quelles formes apparait le nationalisme en Europe ? Tout d’abord, nous verrons comment est apparue la définition de « nationalisme » et combien elle est changeante selon les pays (I). Puis dans un second temps, nous verrons comment l’on peut créer deux types de nationalisme et quels sont leurs limites. (II) La notion de nationalisme apparaît en Grande Bretagne et en France dans le courant du XIXe siècle. Ce terme de nationalisme n’a cessé de s’enrichir de diverses significations. Selon que l’on soit anglais, français, allemand ou italien, la définition varie sensiblement. Ce terme est vraisemblablement d’origine britannique et son apparition semble remonter au début du XVIIIe siècle. L’apparition de l’adjectif « nationalist », qui date des années 1710, semble précédé à l’apparition du terme « nationalism ». Pendant longtemps, son usage semble être très restreint au point que dans la quatrième édition du Dictionnaire (1773) de