métédol
XIXème siècle, il se rêvait acteur dramatique. Acheté à onze ans par un riche Portugais, il est finalement embauché dans un cirque. Très vite adopté par le public parisien, Chocolat est présenté comme un «monument national» dans la presse française. Il triomphe avec son compère anglais Foottit, le clown blanc. Peint par
Toulouse-Lautrec, filmé par les frères Lumière, source d’inspiration pour Claude Debussy, il devient le roi des nuits parisiennes à Montmartre et aux Champs-Élysées. Revers du succès, à une époque de justification de la politique colonisatrice, Chocolat devient le stéréotype du «nègre» battu, humilié mais content. Peu de documents sur cet artiste d’exception nous sont parvenus mais l’historien Gérard Noiriel lui a consacré une biographie passionnante.
Ensemble, avec Marcel Bozonnet en Monsieur Loyal, ils portent sur la scène cinq artistes complets venus du théâtre, de la danse et du cirque. Chansons, poèmes, musiques, numéros, archives sonores et visuelles s’imbriquent pour retracer la vie de cet artiste. Une gloire éphémère car Chocolat, qui a dû défendre sa dignité en se jouant des préjugés de son temps, finit dans la misère.
Le duo Foottit et Chocolat a également connu une gloire posthume, ayant inspiré Samuel Beckett pour les personnages de Pozzo et Lucky dans En attendant Godot que Marcel Bozonnet, artiste associé de la Maison de la
Culture, cosigne également cette saison.
Abd Al Malik est un artiste complet. Révélé par son album Gibraltar en 2006, il a contribué à donner au rap des lettres de noblesse méritées. D’une écriture acérée, d’une poésie rare, il a tissé des liens entre musiques urbaines, chanson française et jazz. Il cherche toujours à faire lever les frontières et ses pratiques musicales s’enrichissent de ses nombreuses rencontres et de ses collaborations, du jazzman Laurent de Wilde à