Métier d'élève et sens du travail scolaire
Philippe Perrenoud (5ème édition publié en 2000)
L’AUTEUR:
Philippe Perrenoud est docteur en sociologie et anthropologie. Il est professeur à l’Université de Genève, dans le champ du curriculum, des pratiques pédagogiques et des institutions de formation. Il co-anime le Laboratoire de recherche sur l’innovation, en formation et en éducation (LIFE) Ses travaux sur la fabrication des inégalités et de l’échec scolaire, l’ont conduit à s’intéresser au travail quotidien des maîtres et des élèves, au fonctionnement des établissements, aux transformations du métier d’enseignant, à la formation des maîtres.
L’INTRODUCTION
Perrenoud se pose la question de savoir si on peut parler d’ « un métier de d’élève » ? Cette question parmi les chercheurs en éducation n’est pas tranchée et ceux-ci préfère parler d’un « apprenant ». Toutefois, « parler d’un métier d’élève est donc acceptable d’un point de vue sémantique » car la définition donné par le Petit Robert au mot métier correspond tout à fait : « tout genre de travail déterminé reconnu ou toléré par la société, et dont on peut tirer des moyens d’existence ». Pour l’auteur c’est « un drôle de métier » non pas parce qu’il n’est pas rétribué mais parce qu’il « n’est pas librement choisi », « dépend d’un tiers », « s’exerce en permanence sous le contrôle et le regard d’un tiers ». Ce métier est parfois faussé car les élèves vont « travailler pour sauver les apparences » c'est-à-dire adopter des stratégies pour réussir (tricher, copier…) ou ne travailler que pour la note en perdant « le sens du travail scolaire ». Pourtant élément essentiel à l’acquisition des apprentissages L‘ensemble des chapitre correspondent à des textes réunis entre 1981 et 1993, repris dans un ordre chronologique. Ils balayent la notion de métier d’élève et celle du sens du travail scolaire.
1. Vivre et apprendre à vivre à l’école
Beaucoup d’adultes voient en l’école un lieu de préparation