Métamorphose du rapport de l’habitant à l’espace habité : l’interactivité de l’espace domestique
L’habitat en tant qu’édifice et construction, a toujours eu plusieurs connotations différentes à savoir la maison, le logement, le domicile, le foyer ou encore la résidence, qui véhiculent tous, les sentiments du chez-soi ainsi qu’une valeur domiciliaire fondamentale : l’habiter, que nous pouvons décrire comme une manière de se comporter en rapport avec l’espace qui nous entoure. Habiter c’est plus qu’une simple pratique de l’habitat, c’est avant tout un rapport particulier à l’espace et plus généralement au monde. C’est plus qu’une modalité de la vie mais une façon d’exister, une manière d’être au monde. Bernard Salignon l’a défini en soulignant qu’ « habiter c’est être le lieu des effets du vécu tout autant que la cause»[1]. Les différentes formes d’espaces habitables de notre environnement, obéissent implicitement et explicitement à des lois, à des modes d’être, à des pratiques où les conceptions architecturales et urbanistiques s’articulent à des usages, des conduites des comportements individuels et sociaux actuels qui constituent notre histoire vécue. Le bien-être de l’homme dans l’espace habité est lié en grande partie à la capacité de l’habitant à se l’approprier ainsi qu’à la manière dont il en fait son lieu symbolique et son ancrage concret. Et c’est à cet effet, que l’homme se retrouve aujourd’hui à remplir son espace intérieur de différents objets et dispositifs qui selon lui, lui facilitent la vie et participent à son bien-être et à sa capacité de s’ouvrir au monde. A mesure que les poussées technologiques et les découvertes techniques et scientifiques ont envahie notre société, le rapport de l’habitant à l’espace habité a peu à peu évolué. L’espace domestique, devenu peupler d’objets et de fonctions d’un nouveau genre, ont laissé place à la passivité de l’être humain face à cet envahissement de produits et de gadgets.