Ménon et socrate
INTRODUCTION
La pensée de J.J. ROUSSEAU (1712- 1778), à l’inverse de la plupart de ses contemporains, a été influencée par l’histoire des anciennes Républiques ; mais surtout par les conditions politiques, économiques et sociales de l’EUROPE du XVIII siècle. Sur le plan politique, on assiste à l’accentuation de la monarchie. L’économie est caractérisée par l’émergence du capitalisme, qui, en les paysans vers les grandes villes, favorise un développement des inégalités sociales. Quant à la rédaction le Du contrat social, on constate que l’ouvrage est tiré d’un projet plus vaste portant sur les Institutions politiques. Ce projet a vu le jour lorsque Rousseau faisait fonction de secrétaire de l’ambassadeur de France à Venise. Dans cette perspective le Contrat social, en tant que traité de philosophie politique cherche à trouver un sens à cette question : comment l’homme, passé de l’état de nature à l’état de société, peut instituer un ordre social au service de l’intérêt commun tout en maintenant la liberté et les biens de chaque membre ?
La réponse à cette question nécessite la description de l’unité organique de l’ouvrage, tout en mettant en exergue la structuration dynamique de chaque livre. En réalité, l’ouvrage est constitué de quatre livres dont chacun traite d’un problème fondamental dans le processus d’établissement de l’état social porteur de justice et d’égalité. En effet le premier livre traite des étapes concernant la formation du corps politique en partant de l’acte d’association qui est un acte de volonté et de délibération commune. Le livre II sera pour Rousseau le lieu de déploiement de la problématique de la volonté générale et de structuration de la théorie de la loi avec à la clé le problème de la personne du législateur et de l’institution du peuple, pour enfin se terminer sur la différenciation entre les divers types de lois. Pour le livre III, la distinction s’opère autour de l’action du corps politique, de la formation du