Témoignages Vivre après l’accident Se réveiller aux urgences de l’hôpital après un accident, qu’il soit d’origine traumatique ou autre, découvrir l’apparition brutale d’une incapacité sont des évènements de la vie auxquels personne ne s’attend. Il faut alors apprivoiser, reconstruire une nouvelle vie à laquelle on n’a jamais songé à se préparer. Témoignages. “Ma vie a basculé il y a cinq ans”, explique calmement Tanguy, âgé de 23 ans. “J’étais passager arrière dans la voiture d’un ami. Une voiture nous a brutalement coupé la priorité et cela a été l’accident. Je suis resté deux mois dans le coma. Puis j’ai passé près de deux ans au Centre neurologique William Lennox où j’ai dû tout réapprendre: manger, parler, marcher… J’ai perdu l’œil droit dans l’accident et je ne vois donc plus en relief ce qui m’empêche de conduire par exemple. J’ai aussi des problèmes d’équilibre. En sortant de William Lennox, je voulais absolument suivre des études de comptable car c’est ce que je voulais faire avant l’accident. Mais j’ai bien dû me rendre à l’évidence que je n’avais plus toutes mes facultés intellectuelles pour entreprendre ces études. J’ai alors passé un an au Ressort, un centre de jour pour traumatisés crâniens à Mazy. Maintenant, je suis une formation pour devenir palefrenier. J’étais scout à cheval avant l’accident et j’aime beaucoup les chevaux. Mais ce n’est pas facile car la formation n’est pas vraiment adaptée à mon handicap. “ Et Tanguy d’ajouter: “Le plus dur, c’est sur le plan affectif. J’ai du mal à me faire des copains et à les garder. Ceux qui étaient avec moi dans la voiture ne m’ont plus jamais recontacté. Ma copine de l’époque a fini par me laisser tomber car elle trouvait que j’avais trop changé. C’était trop dur pour elle de ne plus pouvoir sortir et faire des activités comme avant. C’est vrai que je ne peux plus rien faire de dangereux. Monter à cheval, aller au dancing ou au bowling, c’est fini. Heureusement, je vis avec maman et mon frère. Mais ce