Mémoire de psychologie cognitive
L'étude de la cognition et plus particulièrement celle de la mémoire sera la trame de ce travail aux nombreux questionnements et autres difficultés. En effet les questions relatives au fonctionnement de la mémoire sont d'une grande complexité tant il est possible de penser, tel Tiberghien (1997, p. 140) que la mémoire n'est pas une forme particulière de la cognition mais au contraire qu'elle en est la forme même: « les propriétés du système de mémoire déterminent largement, sinon entièrement, les capacités générales du système cognitif. » Un ensemble de travaux récents (Tuller, Case, Ding & Kelso, 1994; Tuller, Ding & Kelso, 1997; Kostrubiec, 2001) tente d'apporter des données empiriques à cette conception à la fois unitaire et dynamique de la mémoire et ce en mettant en évidence un phénomène d'hystérèse dans des tâches de catégorisations perceptives. Ce phénomène étant caractéristique des changements d'état des systèmes dynamiques non linéaires. Ces méthodes expérimentales ou paradigmes impliquent des fonctions psychologiques (i.e., jugement, catégorisation) pour en étudier les processus mnésiques de manière implicite. Nous nous proposons d'apporter des données empiriques originales concernant le phénomène de retard de phase (particulier à l'effet d'hystérèse) afin de contribuer au défrichement de l'inconnue mémoire dans un cadre explicatif particulier : celui de l'approche dynamique non linéaire.
1. La perception : une construction
Bruner et Goodman (1947) ont mis en évidence le rôle partiel des stimuli dans l'acte perceptif. L'expérience souligne l'influence des représentations lors d'une tâche de reproduction de ronds à l'aide de cercle lumineux. Ces auteurs remarqueront que les reproductions seront « surévaluées » (plus grands), par des enfants de milieux défavorisés, lorsque les modèles sont des pièces de monnaie. Cette surestimation rend compte du caractère actif de construction de la perception et donc d'une