hier quand on demander à une patiente ce quelle attend d’un médecin sa réponse fut : « Il doit m’accueillir, m’écouter, m’observer, m’examiner, puis faire la synthèse de ses observations cliniques, ses connaissances scientifiques et ses intuitions. Il doit pouvoir faire le lien entre mes symptômes et ce que je suis. » Une injonction révélatrice des attentes des patients qui revendiquent désormais haut et fort leurs droits. L’image du malade intimidé par l’aura du praticien a fait long feu. S’il respecte toujours le savoir médical du soignant, il se veut mieux informé et adopte une posture plus volontariste. D’autant qu’avec la vulgarisation de l’Internet, rien n’empêche un quidam de tout savoir sur sa sciatique, ses migraines ou son cancer de la prostate. Un outil à double tranchant car si le Web permet de connaître les nouvelles avancées scientifiques, il véhicule aussi des informations inquiétantes, notamment par le biais des forums. Autrefois, quand un malade avait mal au ventre, il allait voir un médecin qui lui prescrivait un traitement..
Aujourd’hui, le malade ne parle plus de ses symptômes, mais donne un diagnostic. Il parle de sa gastro-entérite et non de ses diarrhées, évoque sa trachéite plutôt que ses maux de gorge et réclame des échographies, des mammographies ou des scanners. La vérité du corps appartient aux analyses biologiques, et non plus au regard que porte le médecin sur le corps de ce malade. S’il n’y a pas une mise en route d’examens complémentaires, le médecin et le malade ne se sentent pas dégagés, l’un de son obligation de soin et l’autre de sa quête de soin L'évolution scientifique, quasiment exponentielle, de la médecine, et le nécessaire effort d'approfondissement des connaissances scientifiques demandé aux médecins, me paraissent avoir entraîné, au fil du temps, une sorte de dérive de la médecine. Le contact avec la patient dans son humanité a, peu à peu, disparu dans une grande part des services hospitaliers. Il a laissé