Mère et fille dans la naissance du jour
Dans La Naissance du Jour, la figure de « Sido » (la mère de la narratrice « Mme Colette ») est à la fois absente (elle est morte) et très présente (par ex. dans ses lettres, l’influence qu’elle exige toujours sur sa fille etc.). Dès le début, Colette se définit en termes de son héritage- elle se sert de l’anaphore, répétant la formulation « Je suis la fille de… » afin de dessiner et de s’associer avec une portrait flatteuse et admiratrice de sa mère. Les maintes parallèles entre mère et fille renforcent ce lien : les deux sont éveillées au petit matin, les deux sont en train de vieillir, « la ressemblance de (leurs) traits » est frappante et, surtout, les deux ont passée une vie plein des expériences et d’amours aussi passionnantes et intenses que transitoires.
Le livre commence avec une lettre de Sido à sa fille, refusant une invitation de la visiter avec son nouveau mari. Sido explique que son cactus rose va fleurir –événement très rare qu’elle a peur de ne jamais revoir. Cette lettre présente le modèle de l’amour qui inspire Colette : Sido démontre, qu’à un certain âge, nos relations avec les autres deviennent moins importantes que notre sentiment de solidarité et harmonié avec notre univers naturel. La liberté et joie produit par la renonciation éventuelle de nos rôles sociales pour nous concentrer sur nous-mêmes évidemment influence la perspective de Colette vis-à-vis ses amants. Selon Sido et sa fille, l’attachement émotionnel singulier et permanant à un autre ébranle le développement spirituel. Une femme qui ne vit que pour un autre (qu’il soit son amant, sa fille etc.) vit une vie vide. Se trouvant au milieu de son « âge mur », Colette est à la recherche de la même sérénité goutée par sa mère au même