La place des immigrés dans la société française au cours du XXème siècle

Dans la première sous-partie, nous avions vu que depuis la fin du XIXe siècle et jusqu’en 1945, la majeure partie des immigrés viennent d’Europe, des pays frontaliers ou voisins (Italie, Pologne, Espagne, Portugal, Belgique). En grande majorité, ils travaillent dans l’industrie – mais aussi dans le secteur primaire, plus rarement dans le secteur tertiaire (services à la personne par exemple). Dans l’ensemble, ils occupent des emplois peu ou pas qualifiés et faiblement rémunérés – ce qui peut être source de tensions au sein du monde ouvrier ou du mouvement ouvrier où on les accuse de faire pression à la baisse des salaires (« alliés objectifs du patronat », etc.). Essentiellement à la fin du XIXe, mais aussi au XXe siècle, ces accusations peuvent se doubler de poussées violemment xénophobes qui se concluent par des lynchages de travailleurs immigrés.
Pendant la période des Trente Glorieuses, la France accueille une nouvelle vague d’immigrés du fait des nécessités de reconstruire le pays et de la forte croissance économique : le nombre d’immigrés double en trois décennies (toujours en provenance d’Europe, mais également des colonies, puis des anciennes colonies françaises du Maghreb). Près d’un immigré sur deux obtient la nationalité française par naturalisation à ce moment (RAPPEL : les décrets de naturalisation de 1928 avaient été annulés sous le régime de Vichy). Ces politiques de naturalisation permettent d’attirer encore davantage de main d’œuvre mais la question des conditions d’accueil des travailleurs immigrés se pose dès les années 1950 et 1960 avec le développement des bidonvilles comme à Nanterre.
A partir de 1976, une loi sur le regroupement familial est votée, permettant aux immigrés de faire venir leur famille en France. Dans un contexte de crise économique et de dépression (suite aux chocs pétroliers), les politiques migratoires sont de plus en plus restrictives. Les