Muse de l'antiquité
À Delphes, elles portent le nom des trois premières cordes d'une lyre : Aigüe (Nété), Médiane (Mésé) et Grave (Hypaté).
Cicéron en compte quatre : Thelxinoé, Aédé, Arché et Mélété.
La tradition leur attribuait deux résidences : une sur le mont Parnasse, l'autre sur l'Hélicon.
C'est Platon (dans Ion) vers 401 av. J.-C., puis les néo-platoniciens, qui font des neuf Muses les médiatrices entre le dieu et le poète ou tout créateur intellectuel. Cette conception de l'art (le poète est possédé, transi par le dieu) sera plus tard contestée par le classicisme de Nicolas Boileau, le mouvement de l'Art pour l'Art, ou l'éloge de l'effort de Paul Valéry.
De l'âge pré-socratique à l'âge classique leurs attributs ont évolué :
Nom usuel Racine Attribut initial Évolution
Calliope Καλλιόπη / Kalliópê, « qui a une belle voix » le « bien dire » éloquence, poésie épique
Clio Κλειώ / Kleiố, « qui est célèbre » épopée histoire
Érato Ἐρατώ / Eratố, « l’aimable » élégie et poésie amoureuse, érotique et anacréontique art lyrique et choral
Euterpe Εὐτέρπη / Eutérpê, « la toute réjouissante » musique à danser musique
Melpomène Μελπομένη / Melpoménê, « la chanteuse » chant tragédie (ou toute poésie grave et sérieuse)
Polymnie Πολυμνία / Polymnía, « celle qui dit de nombreux hymnes » chants nuptiaux, de deuil, pantomime rhétorique
Terpsichore Τερψιχόρα / Terpsichóra, « la danseuse de charme » danse et poésie légère danse
Thalie Θάλεια / Tháleia, « la florissante, l’abondante » comédie poésie pastorale
Uranie Οὐρανία / Ouranía, « la céleste » astrologie astronomie
Contrairement à une croyance répandue, il n'y a pas de lien direct entre les Muses de la mythologie grecque et la définition des arts dits « traditionnels ».