Muhammad et l'Empire Islamique
La vocation prophétique de Mahomet se précise en 612, dès la première vision à Hira, une colline proche de La Mecque, où il fait des retraites de méditation et de prières. Il entend la voix de l'archange Gabriel (Djabraïl en arabe), qui lui transmet les paroles de Dieu. Il s'habitue à recevoir ces messages, les répète et les dicte. Ceux-ci formeront la matière du Coran (de l'arabe qur'ān, « lecture » ou « récitation »). Les premières révélations dénoncent surtout les riches marchands mecquois. Elles les adjurent de se soumettre au Créateur unique et tout-puissant, qui leur demandera des comptes au jour du jugement. Ils doivent se montrer humbles et justes, donner une part de leur fortune aux pauvres et aux orphelins. Toutefois, Mahomet n'aurait jamais vu la face de Dieu, si ce n'est la nuit du Miradj, qui reste un phénomène surnaturel et symbolique ; la tradition place toujours les archanges Raphaël (Israfil en arabe) et Gabriel (Djabraïl), respectivement comme l'initiateur et le messager, entre Dieu et son Envoyé. La nature prophétique de Mahomet et de son message est également attestée par le fait qu'il ne sait ni lire ni écrire, et qu'il n'a jamais manqué de faire la distinction entre les révélations qu'il transmet et ses propres pensées d'homme.
622 : Hégire de Muhammad de La Mekke à Yathrib / Médine
En 622, lors du pèlerinage à la Kaba, un groupe de Médinois rencontrent secrètement Mahomet à al-Aqaba et concluent le « serment de guerre » (Bayat al-Harb), selon lequel ils s'engagent à accueillir à Médine les musulmans mecquois et à les protéger. C'est pourquoi Mahomet engage ces derniers à émigrer progressivement à Médine. Lui-même, ainsi qu'Abu Bakr, part le dernier, le 16 juillet 622, après une tentative d'assassinat contre lui, perpétrée par de jeunes Quraychites.
Ce départ est appelé l'hégire (de l'arabe hidjra, « émigration ») ; c’est le commencement de l'ère islamique – la période