Mozart fut longtemps considéré comme un musicien de seconde classe. Aucun compositeur ne fut autant victime d'incompréhensions et de contresens. Même après sa mort, ses ennemis acharnés l'insultaient encore. Ses détracteurs actuels se couvrent fréquemment de ridicule en qualifiant son œuvre de " musique de répondeur " ou " berceuses gentillettes ". Ceux-là mêmes crient leur préférence pour les compositeurs plus inventifs, et signent ainsi leur ignorance ! En effet si les plus grands compositeurs du XIXième comme Beethoven, Schubert, Chopin ou encore Wagner ont su ce qu'ils devaient à leur prédécesseur, ont crié leur admiration jusqu’à la mort, la majorité, tel Berlioz ne voyait en lui qu'un ordonnateur frivole de festivités galantes. C'est plus d'un siècle après sa mort qu'on le redécouvrira vraiment. Mais il faudra tout de même attendre la Seconde Guerre Mondiale pour que Mozart soit placé au panthéon des compositeurs aux côtés Bach, Schubert et Beethoven. La nature sensible de Wolfgang et son inépuisable besoin d’amour eût souffert de tant d’injustices. Il se savait cependant doué d’un état de grâce, d’une céleste inspiration et n’a jamais douté de son talent. Seules les manigances et l’ignorance musicale de ses contemporains purent parfois le plonger dans quelque abîme, qu’il transposait aussitôt en mélodie parfaite. Mozart se servait de tout pour composer ; ses humeurs joyeuses et ses instants de perplexité furent une source de composition expliquant la richesse de sa création. On peut toujours critiquer ou détester, ce qui existe est éternel ; nul ne peut jurer qu’un jour, une nuit, il ne sera pas bouleversé par la musique de Mozart, et promettre de ne point tomber à genoux à l’écoute de ses notes qui s’aiment, voir et sentir vibrer en soi quelques instants de bonheur ou de mélancolie.