Mouvement féministe et mutation sociale
Loin du suffrage universel : la Restauration
La Restauration est marquée par une prodigieuse reprise en main par le clergé. La religion, le trône, la famille sont les valeurs dominantes de ce nouveau régime conservateur, attentif à la protection de ses intérêts et de l'ordre établi. Voter n'est plus un droit, mais un devoir, comme le soulignait Thiers : « on est électeur pour l'utilité du pays ». Ainsi, pendant toute la première moitié du XIXème siècle en France, la loi électorale élargit ou restreint le nombre des électeurs en fonction des besoins. Quant au débat concernant les élections directes ou indirectes, il occulte totalement le droit de vote féminin.
Les saint-simoniens continuent à se battre pour l'émancipation civile des femmes. Mort en 1825, Saint-Simon laisse derrière lui de généreux principes, notamment l'égalité des sexes. Prosper Enfantin, zélé disciple de Saint-Simon dit ainsi : « C'est par l'affranchissement complet des femmes que sera signalée l'ère saint-simonienne. » Pour libérer la femme, les saint-simoniens procèdent à une critique virulente du mariage, songeant même à imposer le célibat à leurs membres.
La révolution industrielle, le prolétariat, le socialisme et le féminisme.
Après l'Angleterre, la France entre à son tour dans la révolution industrielle et voit naître le prolétariat, la classe sociale qui ne possède rien : ni propriété, ni patrie. Pour Diderot, la citoyenneté suppose la propriété.
A partir de 1848, un grand mouvement démocratique voit le jour, et la revendication politique du suffrage universel est absorbée dans les revendications d'intégration sociale.
La grande majorité des socialistes de l'époque rejetait le mouvement féministe. Proudhon, ardant avocat de l'égalité sociale et inventeur de l'adage « la propriété, c'est le vol », consacre sa vie à la condition ouvrière, mais il est également l'un des plus virulents détracteurs du féminisme. La condition