Le ministre des affaires étrangères russe, Sergueï Lavrov, indique vendredi que Moscou utilisait ses contacts avec le régime syrien de Bachar Al-Assad pour faire en sorte que Damas coopère pleinement avec l'émissaire de l'ONU et de la Ligue arabe en Syrie, Kofi Annan.

"Nous travaillons quotidiennement avec Kofi Annan et envoyons des signaux à Damas pour faire en sorte que les dirigeants syriens coopèrent pleinement avec sa mission", a déclaré M. Lavrov lors d'une conférence de presse, à quelques heures d'une vidéoconférence de M. Annan qui doit s'exprimer depuis Genève devant le Conseil de sécurité de l'ONU à New York.

"Nous comptons sur le soutien de toutes les forces du Conseil de sécurité à la réunion de New York avec Kofi Annan. Cela veut dire que ce n'est pas seulement à nous et à la Chine d'envoyer des signaux à Damas", a ajouté M. Lavrov, selon des images diffusées par la télévision russe. "Les autres membres du Conseil de sécurité doivent aussi faire leur travail et demander de leur côté à l'opposition [syrienne] de ne pas provoquer une escalade de la situation", a-t-il souligné. "J'espère bien que cette mission ne sera pas vouée à l'échec et que tout le monde soutiendra Kofi Annan, comme nous le faisons", a-t-il insisté.

M. Annan doit rendre compte vendredi au Conseil de sécurité de son évaluation de la situation en Syrie et des détails de ses discussions avec le régime lors de sa visite dans ce pays le week-end dernier, selon son porte-parole, Ahmad Fawzi. Les pays membres du Conseil de sécurité n'ont pas réussi à se mettre d'accord depuis un an sur une résolution condamnant la répression en Syrie qui a fait plus de 8.000 morts selon l'ONU. Deux projets de texte ont été bloqués par la Russie et la Chine, fidèles alliés de Damas.

Les militants antirégime ont appelé à manifester vendredi en Syrie pour réclamer une "intervention militaire immédiate". Néanmoins depuis quelques semaines les manifestants réclamant la chute du régime peinent à se