Montrez que la croissance n'est pas un phénomène uniforme
L’histoire montre que ce n’est pas le cas. La croissance est un phénomène récent et discontinu (première partie) mais aussi inégal (deuxième partie).
Faible augmentation du PIB de la France pendant les mille premières années de notre ère (+ 50 %). Progression un peu plus forte (multipliée par 16) pendant les 800 années suivantes.
Mais cette augmentation est très faible en comparaison des progrès énormes réalisés pendant les deux cents années qui ont suivi. Le PIB de la France a été multiplié par 40 (1 424 / 35).
Le PIB par habitant, qui mesure l’évolution de la richesse réelle de la population, a aussi beaucoup augmenté. Il a été multiplié par plus de 18 (1 815 / 100) dans les pays d’Europe de l’Ouest, dont la France fait partie, et par plus de 25 (2 508 / 100) dans les pays anglo-saxons. Cette forte augmentation cache une certaine discontinuité. Entre 1913 et 1970, le PIB par habitant des pays d’Europe de l’Ouest a augmenté de près de 150 % ([(800 – 300) / 300] × 100). Cependant, au cours de cette période, la croissance a parfois été très faible (pendant la crise des années trente) voire même négative (pendant la Seconde Guerre mondiale), alors qu’elle a été très forte pendant les Trente Glorieuses (1945-1975).
Certains pays (les pays anglo-saxons) ont connu la croissance très tôt. Leur PIB par habitant a été multiplié par 4,35 entre 1820 et 1913, alors que sur cette même période les pays d’Asie, d’Amérique latine et d’Afrique n’ont connu pratiquement aucun progrès. Cette précocité de la croissance des pays anglo-saxons leur assure aujourd’hui un PIB par habitant très élevé. Les habitants de ces pays gagnent en moyenne plus de 21 000 dollars par an (document 4). Les autres habitants de la planète, qui ont bénéficié d’une