Montesquieu
Axe 1: L'écriture persane
La lettre rassemble l'essentiel des procédés. Relevons donc ici tout ce qui dénote ce regard :
- les italiques (saint Pierre, hérétiques, la Galice) : elles rendent curieux, purement relatifs et barbares des noms qui ne surprendraient plus l'Occidental et dénoncent donc la barbarie des coutumes qu'ils désignent.
- les périphrases (certains dervis = les Inquisiteurs; de petits grains de bois = le chapelet; deux morceaux de drap = le costume des pèlerins; une province qu'on appelle = le pèlerinage de Saint Jacques de Compostelle; un petit compliment = l'exhortation à abjurer; une chemise de soufre = la casaque jaune des condamnés ). Elles ont la même fonction que les italiques avec en plus la volonté de suggérer que les rites chrétiens ne sont affaire que d'apparence, de formalisme hypocrite.
- le vocabulaire persan : plaisant pour désigner des institutions occidentales, il les remet en cause et opère plus subtilement un nivellement des religions (accomplir la Loi, faire le Rhamazan, la plupart dervis); on notera la parodie dans la fin de la lettre d'un certain style fleuri, "à l'orientale" par lequel Rica vante en contrepoint (voir l'exclamation) les mérites de l'Islam (mais on sait ce que Montesquieu pense de la tolérance musulmane).
- les comparaisons : ("aussi facilement que nos magnifiques sultans", "jurerait comme un Païen"). Elles instaurent le même nivellement des valeurs, mais marquent aussi sans doute la volonté chez Montesquieu de montrer que le point de vue de l'observateur reste toujours ethnocentrique (comment juger objectivement les autres ?).
Axe 2 : Le regard persan
Rica est censé tout