Montaigne, les essais, i, 28, « de l’amitié »
Une nouvelle image de l’amitié
En quoi cette amitié exceptionnelle est-elle aussi une expérience des limites de l’homme ?
Le chapitre 28 du livre a été rédigé en 1576. Montaigne a plus de 40 ans. Il veut raconter son expérience indicible, ineffable. Il reviendra sur ce texte pour la 2ème édition (1588). Il veut ajouter à son récit l’idée d’une amitié voulu par le destin. Selon Montaigne, il existe 2 types d’amitiés : Naturels ; entre parents et enfants, et social ; les amis. Pourtant dans ces 2 types (toujours selon Montaigne), il n’y a pas de partage ni de communication car les partenaires ne sont pas égaux (parents /enfants).Ceux sont des amitiés ordinaires. La relation est superficielle. Pour lui l’amour est prisonniers des passions (désir/jalousie). Montaigne pense que ce qui vaut la peine, c’est l’amitié entre 2 hommes égaux. Ici, il nous raconte sa rencontre avec La Boétie (amitié qui dure 5 ans jusqu’à la mort de celui-ci)
I. Une amitié exceptionnelle
A. Une amitié voulue par le destin
Pour Montaigne, les amitiés ordinaires se nouent par l’effet du hasard ou par l’effet de l’intérêt. Alors qu’ici, il souligne le caractère fatal (Notion de fatalité) de son amitié avec La Boétie en évoquant l.11 et 12 « force inexplicable ; ordonnance du ciel » et en utilisant l’adjectif indéfini « quelle ». On a l’impression que les 2 amis sont attirés l’un vers l’autre grâce à l’utilisation du pronom de médiation «nous » l.12 et 14. Montaigne renforce l’idée de prédestination. Il faut savoir que l’événement est interprété à posteriori de la mort de La Boétie et que Montaigne ne pensait pas que son ami mourrait tout de suite (1563).
B. Une amitié unique
Les 2 amis se reconnaissent au milieu d’un grand nombre de gens alors qu’ils ne se connaissent pas l.14 à 18 « Et à notre première rencontre, qui fut par hasard en une grande fête et compagnie de ville, nous nous trouvâmes si pris, si connus, si