Montaigne et son rapport aux anciens
Les Anciens tiennent une place importante, dans l’écriture de Montaigne, car ils lui permettent de progresser. « [Il] n’[a] dressé commerce avec aucun livre solide, sinon Plutarche et Sénèque » ( l. 1-2). Montaigne entretient une relation avec ces livres. Ces livres sont plus que de simples livres, ils sont nommés « Plutarche et Sénèque » par Montaigne. C’est avec les auteurs des livres eux-mêmes que ce dernier dialogue. En eux, « [Montaigne] puisse comme les Danaïdes, remplissant et versant sans cesse » (l. 2-3 ). Dans ces deux auteurs, il trouve une source infinie d’idées et de réflexions, mais Montaigne « parl[e] indifféremment de tout ce qui se présente à [sa] fantaisie » ( l. 18-19). L’imagination de Montaigne est le point de départ de toutes ses réflexions. A ses yeux aucun sujet traité n’a plus de valeur qu’un autre, d’ailleurs Montaigne ne choisit même pas ses sujets, ce sont eux « qui se présent[ent] » à lui. Ensuite, il les traite « n’y employant que ses propres et naturels moyens » ( l. 20 ). Il n’utilise que les capacités que la nature lui a fournit, pour réfléchir et parler de son sujet, quel qu’il soit. Il n’utilise aucun artifice, ni aucune réflexion qui ne lui appartient pas, pour exposer son propos. « Quand [il] [est] allé le plus avant qu’[il] p[eut], […] [il] voit encore du pays au-delà : mais d’une vue