Monologue et solitude
Commentaire de « Oh les beaux jours »
Introduction : « Sos d'un terrien en détresse », titre d'une célèbre chanson du chanteur-compositeur Daniel Balavoine, présenterait bien la pièce moderne que nous étudions et qui correspond au renouveau de la tragédie contemporaine du milieu du 20ème siècle, soit le théâtre de l'absurde. En effet Oh les beaux jours, récompensée du prix Nobel de littérature six ans après sa parution, est écrite en 1963 par Samuel Beckett, auteur irlandais précurseur de cette nouvelle forme théâtrale. Cette pièce nous éveille l'esprit sur un thème très en vogue à cette période : l'absurdité de l'existence humaine. D'ailleurs dans la scène première de l'acte I, il nous offre une réflexion réaliste montrant les difficultés de l'homme à trouver un sens à sa vie et à se libérer de ses angoisses, à travers Winnie, femme mature enfoncée à mi-corps, prononçant un discours sans fin devant Willie muet et endormi. Le dramaturge met donc en scène un personnage diminué, perturbé et seul.
Dans un 1er temps, nous porterons attention à la mise en scène
Puis nous remarquerons qu'un malaise entrave ce dialogue.
Enfin nous constaterons que le personnage cerné, cherche des solutions
1) Dans cet extrait, Samuel Beckett nous propose un monologue à multiple étiquette. Il est certes utilisé dans sa fonction première pour retranscrire le plus fidèlement les pensées les plus intimes des personnages, mais ici, il s'agit aussi d'un monologue dit intériorisé car Winnie confie le déroulement de sa pensée tout au long du discours. Ainsi dès les premières lignes, un trouble de la pensée et de la parole est mis en avant, notamment par la circonlocution de la ligne 2 à10 « Non pas que je me fasse des illusions […] c'est ce qui permet de continuer, de continuer à parler s'entend » qui insiste sur l'incapacité du personnage à nommer correctement les choses. De plus l'emploie du mot « illusions » et le synalèphe «