INTRODUCTION :

L’islam est définitivement passé à l’Ouest. Non pas sous la forme d’une conquête, ni d'une conversion massive mais par un déplacement volontaire des populations musulmanes, venues chercher du travail ou simplement des meilleures conditions de vie en Occident. Cette situation minoritaire n’est pas totalement inédite, car elle prend d’autant plus d’importance dans l’espace musulman traditionnel qui lui aussi est traversé par le phénomène de mondialisation. C’est au moment où les frontières entre grandes civilisations s’effacent, que l’on voit apparaître des théories et des mouvements qui visent à redonner vie au dialogue des civilisations. Mais les musulmans d’occident se sont perçu comme un groupe religieux minoritaire et menacer par un environnement hostile. La réislamisation ambiante n'est pas seulement une protestation identitaire (effets du conflit israélo-palastinien dans l'opinion des musulmans de France) ou une synthèse permettant de concilier fidélité à ses origines, modernité et autonomie individuelle. Elle est aussi partie prenante d’un processus d’acculturation, c’est-à-dire effacement des cultures d’origines au profit d’une forme d’occidentalisation. La réislamisation, c’est la conscience que l’identité musulmane, jusqu’ici simplement considérée comme allant de soi parce que faisant partie d’un ensemble culturel hérité, ne peut survivre que si elle est reformulée en dehors de tout contexte culturel spécifique, qu’il soit européen ou oriental. Elle est liée à une volonté de définir un islam universel au-delà des cultures spécifiques.

LA NAISSANCE D’UNE OUMMA VIRTUELLE (INTERNET) :

Aujourd’hui, il y a un découplage entre islam, politique et culture et les acteurs du découplage sont précisément ceux qui veulent ou voulaient voir dans l’islam une religion totalisante, qui donc ne sépare pas la religion de la politique, et souvent ses fondamentalistes accordent une priorité au jihad au nom de l’islam (la frange néo-fondamentaliste qui