Molière
Jean-Baptiste Poquelin fut acteur, dramaturge, metteur en scène, directeur de troupe, tout à la fois. De plus, il tient sa place dans le panthéon des plus grands écrivains français, non seulement à cause de la façon dont il maniait ses vers, mais parce qu’il fait rire. C’est avant tout un auteur comique, et son œuvre emprunte toute méthode concevable pour exulter ses spectateurs.
Sa vie, d’ailleurs, fut une série de tourbillons. Sans cesse atteint de maladies, Molière connut de grands succès aussi bien que l’échec total. Il était à la fois adoré par ses amis et détesté par un grand nombre d’ennemis. D’une part on le comblait de louanges, de l’autre on l’accablait de calomnies.
Il naquit à Paris en 1622, fils de Marie Cressé et d’un marchand tapissier, Jean Poquelin. Son père devint tapissier ordinaire du Roi, mais sa mère mourut alors que son fils n’avait que dix ans.
Jean-Baptiste suivit des cours au collège jésuite de Clermont jusqu’en 1637, avant de partir à Orléans y faire des études de droit. Ayant renoncé à une carrière juridique et à l’héritage que son père aurait pu lui offrir, il est presque certain que le jeune Poquelin fit ses débuts théâtraux avant 1643.
Jean-Baptiste se lia avec une famille de comédiens, les Béjart. Il prit le nom Molière et fonda conjointemment avec les Béjart «L’Illustre Théâtre», qui ouvrit au jeu de paume des Métayers en janvier 1644.
Or la compagnie connut rapidement des difficultés financières et déménagea au jeu de paume de la Croix-Noire. Son succès ne fut cependant point assuré, et l’Illustre Théâtre fit faillite en mai 1645.
Après la faillite de l’Illustre Théâtre, Molière et la famille Béjart quittèrent Paris en 1646. Madeleine Béjart avait déjà pour protecteur le duc d’Épernon, et celui-ci prêta son nom à la nouvelle troupe de Molière et de ses compagnons.
La troupe du duc d’Épernon sous la direction de Charles Dufresne au départ fut basée à Bordeaux. Elle faisait