Molière
Les circonstances
La page du registre de La Grange qui relate la mort de Molière. « Ce même jour après la comédie, sur les 10 heures du soir, M.de Molière mourut dans sa maison rue de Richelieu, ayant joué le rôle du Malade imaginaire… »
On connaît quatre récits58 de la mort de Molière, le 17 février 1673, plus ou moins détaillés et plus ou moins convergents :
La requête de sa veuve à l’archevêque de Paris qui date du lendemain pour obtenir une sépulture chrétienne car Molière, comédien, n’ayant pas signé, comme Madeleine Béjart, de renonciation à sa profession, est excommunié (l’objet est de montrer qu’il est mort en bon chrétien. Armande sait par ailleurs que l’archevêque va faire enquêter sur la vérité de ses allégations) : « Vendredi, 17 du présent mois de février, sur les 9 heures du soir, ledit feu sieur Molière s’étant trouvé mal de la maladie dont il décéda environ une heure après, il voulut témoigner des marques de repentir de ses fautes et mourir en bon chrétien. » Il envoya chercher un prêtre. Deux refusent de venir. « Toutes ces allées et venues tardèrent plus d’une heure et demie. » Un troisième arrive trop tard. « Comme ledit sieur Molière est décédé sans avoir reçu le sacrement de confession dans un temps où il venait de représenter la comédie, M. le curé de Saint-Eustache lui refuse la sépulture. » Le désir de son mari de se confesser est témoigné par deux dames religieuses demeurant dans la maison et un gentilhomme nommé Couton entre les bras de qui il est mort.
Le registre où La Grange a conté le drame quelques jours plus tard : « Vendredi 17, part 39 livres. Ce même jour après la comédie, sur les 10 heures du soir, M.de Molière mourut dans sa maison rue de Richelieu, ayant joué le rôle du Malade imaginaire, fort incommodé d’un rhume et fluxion sur la poitrine qui lui causait une grande toux, de sorte que, dans les grands efforts qu’il fit pour cracher, il se rompit une veine dans le corps et ne vécut pas demi-heure ou