moi et moi
Introduction :
a)Entrée en matière : La notion de conscience de soi possède des significations diverses mais reliées entre elles. Dans l’expression courante « reprendre conscience », la conscience de soi a le sens d’un sentiment de soi, qui n’est pas tout-à-fait la conscience d’une identité personnelle. Il importe donc de distinguer la conscience de soi du sentiment de soi. Si le second désigne la vie qui s’affecte elle-même, la première désigne pour sa part une caractéristique énigmatique de la pensée ; à savoir sa structure réflexive. Grâce à celle-ci, en effet, toute pensée d’un sujet, quel que soit son objet, est en même temps pensée d’elle-même. Toute énigmatique qu’elle soit, cette structure est à l’origine d’un problème pour le sujet : du fait de sa présence, tout homme porte en lui le projet de se connaître, de prendre conscience de lui-même. Si ce projet possède un caractère universel, il n’en n’est pas moins difficile : comment se forme la conscience de soi ? La réflexion théorique ne semble pas permettre au sujet d’élaborer une parfaite connaissance de lui-même. Pourquoi ? Parce que le moi de la conscience de soi est souvent obscur et toujours confus.
b)Objet et c) problème :
La connaissance de soi est donc une tâche difficile, toujours susceptible de sombrer dans l’illusion. Cela doit-il nous conduire à remettre en cause notre définition de la conscience de soi ? Celle-ci ne désignerait donc plus simplement un fait brut qui s’impose à la pensée, mais bien plutôt le terme d’une entreprise éthique ; il faut prendre conscience de soi, et cela sur un mode de libération. Dans l’introduction de l’Esthétique, Hegel entend justement montrer que la conscience de soi ne se réalise peut-être pas seulement dans une dimension réflexive, et par conséquent subjective, mais aussi et, peut-être, surtout, dans un dimension pratique et objective. La conscience de soi désigne-t-elle un