COMMENTAIRE DʼÉCOUTE pour le 25/10/2012

Cet extrait musical, passage dʼun Aria dʼOpéra interprété par un chanteur soliste, et soutenu par un orchestre symphonique baroque (cordes et clavecin), comporte des éléments qui vont mettre en surface une question particulière. En effet, dans sa forme ABA et dans les effets de narration chantée, quels sont les moyens mis en oeuvre pour mettre en valeur, appuyer le discours, et ainsi convaincre lʼauditeur? Nous allons axer lʼargumentaire autour du soliste chanteur, au sein de lʼorchestre. Nous traiterons des variations sur le thème, des vocalises, et du rapport chant/orchestre. I. Évolution du thème. La forme ABA de lʼaria, implique une reprise du premier thème chez lʼorchestre et dans le texte, et va comporter certains éléments variants. La première phrase dans le premier A présente un axe haut/bas. La mélodie termine sur une note plus grave que celle en son début. Dans la reprise du A, le chanteur va au contraire terminer cette phrase avec une note finale plus aiguë. Ce choix de mouvement mélodique inversé, posé sur un texte que lʼon répète, va avoir un effet immédiat de dynamisme, et va ainsi appuyer la force du discours. Globalement, toutes les mélodies narratives vont, à la reprise du A, comporter des notes aiguës que le chanteur va insérer pour rendre la répétition vivante, dynamique. II. Vocalises. Ces performances vocales fixées sur une syllabe, sont lʼatout majeur du chanteur pour crédibiliser le texte, lʼhistoire, et ainsi transcender lʼAria. - Dans le 1er A: 3 vocalises. La première, comporte des groupes de notes en doubles croches qui vont descendre progressivement de plus en plus grave. On a un mouvement mélodique en cascade, qui par sa chute, reste fidèle à la première phrase de chant. Le deuxième fonctionne au départ de la même manière mais avec une insistance vers la fin autour dʼune même note, un entourage. On a la sensation dʼune volonté directive, ciblée, avec une transmission horizontale, insistante.