Le roman problématise la question du regard, le romancier transmet sa vision de l’homme tandis que le narrateur raconte en adoptant un certain point de vue. Dans chacun de ses deux cas, le roman reste un moyen de porter un regard sur le réel. C’est dans cette optique que Madame de la Fayette écrit le premier ouvrage romanesque en 1678 intitulé la Princesse de Clèves. Mme de Clèves, ayant avoué à son mari son amour pour M. de Nemours décide de s’isoler dans sa maison à Coulommiers. M. de Clèves sur ses gardes, décide de faire suivre M. de Nemours qui plus épris que jamais de cette Princesse décide de la rejoindre pour l’observer à travers une fenêtre. On tâchera de répondre à la problématique suivante : En quoi peut-on considérer ce texte comme une scène d’aveu ? Pour cela, il faudra montrer que cette scène est une scène de voyeurisme dans laquelle on fait un aveu inconscient et dans laquelle s’entremêle silence et passion.

1) Une visite inappropriée
Pour commencer, le cadre spatio-temporel indique très clairement que l’arrivée de M. de Nemours est inappropriée. Le complément circonstanciel de lieu « au milieu de la nuit » (l.21) montre que la scène se passe durant la nuit et sûrement en été « il faisait chaud » (l.9). On comprend que l’endroit est difficile d’accès et qu’il doit se cacher « cachait » (l.24), « derrière une des fenêtres » (l.7). Il viole l’intimité de Mme de Clèves volontairement, la métaphore « il n’eut pas de peine à démêler où était Mme de Clèves » (l.3-4) le montre dès le début. Malgré la difficulté d’accéder au jardin, il connaissait déjà l’endroit étant donné qu’il n’a eu aucune difficulté à trouver celle-ci. Il savait au préalable ou elle se trouverait.
2) Le plaisir d’observer
Dans un premier temps, la présence du champ lexical du corps donne un aspect érotique à la scène, « elle n’avait rien » (l.9), « tête » (l.10), « gorge » (l.10), « cheveux » (l.10), elle se trouve « sur un lit » (l.10) au milieu de la nuit. Cependant, ici,