Milton erickson : la dissociation comme ressource
L’hypnose Ericksonnienne est une psychothérapie brève, c’est-à-dire qu’elle ne dépasse pas les 20 séances au maximum, basée sur l’utilisation de l’hypnose pour accéder à la partie de l’esprit où se situe le problème : l’inconscient. Seule l'hypnose permet cet accès à cette partie profonde de l'esprit. Non seulement, elle permet d'y accéder et de prendre connaissance du trouble ou du dysfonctionnement, mais surtout elle rend possible des changements qui vont permettre à l'esprit de fonctionner d'une manière plus satisfaisante.
Une différence théorique fondamentale, presque un parti-pris philosophique, oppose Erickson à Freud : l’inconscient freudien est essentiellement un inconscient négatif, hobbesien, suspect, réservoir des pulsions et du refoulement ; l’inconscient ericksonnien est au contraire appréhendé comme positif, rousseauiste, comme le lieu d’émergence de solutions propres à chaque sujet. Cette conception entraîne une modification évidente du rapport à la dissociation : de pathologique, la dissociation devient outil thérapeutique.
Pour Erickson, la dissociation est la signature de la transe. C’est la dissolution du moi vigile et contrôlant dans une expérience subjective plus vaste, certes plus sensible à la suggestion repérée, et utilisée comme telle mais surtout capable de faire émerger sous la forme de représentations essentiellement sensorielles, métaphoriques, des réponses, des solutions au problème dont le symptôme est le signal d’alerte. Cette dissolution du moi vigile dans un état de conscience modifié l’intensité de la transe n’étant pas proportionnelle à l’intensité des transformations produites par elle se traduit par le sentiment d’une prise d’autonomie de certaines parties du corps (le bras qui se lève ou une surface de la peau qui s’anesthésie) ou de certains processus psychiques. Pour induire une transe, le thérapeute va donc susciter des dissociations (ex : lévitation du bras,