Milieu social et réussite scolaire
Quelle est l’origine des inégalités à l’école et que faire pour les réduire ? Un point de vue de François Jarraud à partir d’une récente étude de l’Insee. Extrait du site du Café pédagogique.
"L’avenir des enfants se joue avant 6 ans" titre Le Figaro du 9 novembre. "La réussite scolaire dépend des classes" affirme avec malice le quotidien 20 Minutes. Avec leurs préoccupations éditoriales propres, les deux journaux réagissent à une étude publiée par l’Insee dans son "Portrait social" de la France.
Selon Jean-Paul Caille et Fabienne Rosenwald (Ministère de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, DEPP), si " les deux tiers des enfants d’ouvriers non qualifiés atteignent aujourd’hui la sixième à l’heure ou en avance alors que, parmi les élèves entrés au CP en 1978, moins de la moitié d’entre eux ont connu un tel parcours… Reste qu’au-delà de ces évolutions, les disparités sociales demeurent importantes". Selon eux, "le niveau de compétences à l’entrée au CP est lui-même le produit de différents facteurs… De fait, les chances de parvenir en sixième à l’heure ou en avance sont deux fois plus liées à ce niveau initial qu’à l’origine sociale ou au niveau d’études des parents. Ce lien apparaît dès le début de la scolarité élémentaire mais il s’intensifie au fur et à mesure de son avancement… De toutes les caractéristiques de l’élève prises en compte, c’est ce niveau à l’entrée au CP qui pèse le plus fortement sur les chances de parvenir sans redoublement en sixième : son impact est cinq fois plus fort que celui du diplôme de la mère ou de l’origine sociale".
Ainsi l’Ecole, injuste socialement, accentuerait l’inégalité. " Les disparités sociales en fin d’école élémentaire résultent donc de la conjugaison de deux phénomènes. D’une part, les performances scolaires des écoliers sont très liées à leur degré de compétences à l’entrée au CP, lui-même variable selon le milieu