Migration pour les études
En 2008, plus de 50 000 personnes ont traversé le golfe d'Aden vers le Yémen, selon le HCR2, contre 29 500 en 20073. Sur ces 50 000 migrants, au moins 590 personnes se sont noyées et quelque 359 autres ont été portées disparues3.
Il s’avère aujourd’hui que les flux d’étudiants sont organisés en vastes systèmes fortement polarisés. L’essentiel des échanges s’effectue alors d’un pays du Sud vers un pays du Nord. Toutefois, cette polarisation s'accompagne d'une extension des zones de recrutement (départ) et d'un élargissement des destinations. Ces flux migratoires se diversifient et se mondialisent au détriment des relations classiques de pays à pays. Les relations privilégiées qu’entretenait la France avec ses anciennes colonies par le biais de la coopération se sont estompées et modifient le rapport d’offre et de demande dans l’espace international et/ou mondial de l’enseignement supérieur. Ainsi la relation autrefois exclusive entre le Maroc et la France est-elle en train de s'effacer au profit de relations multiples avec différents pays d'Europe occidentale et d'Amérique du Nord.
Ces flux migratoires d’étudiants sont pour 88 % en direction des pays de l'OCDE. L'unilatéralisme des flux au sein des systèmes d'enseignements supérieurs mondiaux est la caractéristique principale de ce type de migration. Elle est constituée d'environ deux tiers d'étudiants en provenance des pays du Sud (non OCDE) dont la quasi-totalité étudie dans un pays du Nord (neuf étudiants sur dix). Ces données globales traduisent les inégalités en matière d'éducation entre “pays du Nord” et “pays du Sud”. Le quelque tiers d'étudiants étrangers restant sont issus des pays du Nord et effectuent principalement une expatriation vers d'autres pays du Nord. Dans ce cadre global, pour la période 1960-2000, les effectifs d'étudiants expatriés ont crû de 7 % annuellement. On estime cette population [Unesco et OCDE] à près de 1,8 million en 2000. Cette croissance traduit bien l’émergence d’une