Migration irrégulière
Musette Mohamed Saïb
Maître de recherche
Centre de Recherche en Economie Appliquée pour le Développement
Alger – ALGERIE. smusette@cread.edu.dz La littérature actuelle fait appel à une série de notions pour l’observation de ce phénomène, souvent traduit par «migration clandestine», «sans papiers», «sans document» et «migration illégale ». Des lors, on a tendance à écrire aussi «migrant clandestin, migrant illégal ». La confusion s’installe avec l’inclusion des notions de la «traite» et de «trafic» des migrants. Sur le plan scientifique, toute notion construite repose sur un registre théorique. Sans prétendre à une revue de la littérature sur ce phénomène, nous proposons un examen succinct des quelques analystes qui suggèrent l’adoption du concept de migration irrégulière, qui a un fondement juridique. Ce dernier concept dérive en fait des principes des Droits de l’Homme et de la Convention des Nations Unies de 1990 sur les droits des travailleurs migrants et des membres de leur famille. Dans sa Convention de 1975 sur les travailleurs migrants, le BIT a défini l’irrégularité de l’acte de migration par «une situation dans laquelle se trouve un migrant au cours de son voyage, à son arrivée ou durant son séjour (et son emploi) dans un pays et qui se trouve dans des conditions contrevenant aux instructions ou accords internationaux, multinationaux ou bilatéraux pertinents ou à la législation nationale ».
Trois dimensions de l’acte sont précisées. Les modalités mises en œuvre au cours de son voyage signifient le défaut d’utilisation formelle d’un mode de transports réguliers et de traverser par des couloirs frontaliers non-autorisés. A son arrivée dans le pays d’accueil, le défaut de présenter des documents de voyage conformes à la réglementation en vigueur. Lors de son séjour, implique le défaut d’avoir une situation (sociale, résidentielle, économique) acceptable sur le plan légal et/ou légitime sur le plan des