Micromegas
Le conte décrit la visite de la Terre par un être venu d'une planète de l'étoile Sirius, nommé Micromégas, et de son compagnon, le secrétaire de l'Académie de Saturne. Il souligne la notion philosophique de relativité et contient une critique de la religion.
Un être caractérisé par son état civil
Comme beaucoup de personnages imaginés par Voltaire, Micromégas est doté d’un nom fantaisiste, destiné à produire un effet comique. Précisément, l’étymologie du mot – un nom propre – induit adroitement le thème du conte philosophique ainsi titré, Micromégas. Il se compose de deux éléments d’origine grecque : micros qui signifie « petit » et mégas qui veut dire « grand » (oxymore). Leur association incite à une comparaison fondée sur la relativité des proportions ; il en résulte un nom propre aux connotations scientifiques dans lequel s’est inscrit le sens de cette histoire : chaque être dans l’univers, qu’il soit Sirien, Saturnien ou Terrien, apparaît comme une tension entre le micro et le mégas.
Ainsi commence ce chapitre premier, qui invite tout de suite à faire connaissance avec le seul personnage auquel je me trouve pour l’instant confronté : « Il avait huit lieues de haut : j’entends, par huit lieues, vingt-quatre mille pas géométriques de cinq pieds chacun [ … ] puisque monsieur Micromégas, habitant du pays de Sirius, a de la tête aux pieds vingt-quatre mille pas, qui font cent vingt mille pieds de roi, et que nous autres, citoyens de la terre, nous n’avons guère que cinq pieds, et que notre globe a neuf mille lieues de