Dans les années 60, au Québec, la Révolution tranquille amène non seulement de grands changements au plan social, mais aussi littéraire. Le Québec assiste à la naissance d’un nouveau courant littéraire, celui d’une littérature engagée. Michel Tremblay est l’une des figures de proue de ce mouvement abordant des problèmes familiaux autrefois inexploités. Dans ses pièces de théâtres émouvantes et crues, cet écrivain présente des personnages éprouvants une grande misère affective. Aussi, ses pièces exploitent souvent des thèmes récurrents tels que la famille éclatée, le parent cruel, l’aliénation, la libération, le pardon et l'âme errante à la recherche d'amour. Toutes ces thématiques caractéristiques de Tremblay se retrouvent dans les deux extraits à analyser. En effet, dans la pièce Le vrai monde?, un père, Alex, et son fils, Claude, confrontent leur hargne, grattent leurs plaies réciproques et il s’installe, à coup de malentendus, un climat haineux entre eux. La pièce L’Impératif présent est la suite de l’histoire présentée dans Le Vrai Monde?. Dans celle-ci, Claude devient un dramaturge reconnu et son père est un vieil homme malade, atteint d’Alzheimer, qui se replie sur lui-même et s’enferme dans un mutisme complet. Ainsi, une question surgit: est-il pertinent d’affirmer que les sentiments que Claude éprouvait pour son père ont évolué à travers le temps, entre les deux pièces? Il apparaît plus vraisemblable que non : les sentiments de Claude pour son père demeurent inchangés. En effet, dans les deux pièces susmentionnées, les sentiments de Claude ne changent pas. Il tente toujours de communiquer avec son père afin de rejoindre son attention affective par le biais de l’écriture de pièces de théâtre. Suite à cet échec, Claude décharge sa haine cumulé depuis longtemps en jetant des reproches à son père. Malheureusement, il ne pourra pas se libérer de ce sentiment et il ne pardonnera donc pas à Alex ses torts.
D’emblée, dans les deux pièces, il ne fait pas de doute