Meursault-l'étranger
Un homme absent d’émotions et d’existence
« Aujourd’hui, maman est morte. Ou peut-être hier, je ne sais pas. » (p.21) Il s'agit de la première ligne du livre qui présente le curieux personnage de Meursault. Il me semble qu’il n’a aucune réaction, négative ou positive, à la mort de sa mère. Mais sa mort, tout de même, l’a sérieusement ébranlé et cela lui a fait réfléchir au rythme de sa vie quotidienne qui est—à ce point là—facile. Il essaie de comprendre l’idée du bonheur et de sa propre existence, ainsi que leurs importances, dans le monde. Ces idées ont l’impression d’être hors d’attente puisqu’il n’est pas conscient de ce que cela veut dire d’être content dans sa vie. Peu a peu, il commence à se détester de ne pas être capable de ressentir des émotions chez l’homme telles que le chagrin, la compassion, la haine, et même l’amour. Il fait notamment un effort de se comprendre mieux au lieu de se détester ; un ébranlement qui va peut-être changer sa vie pour le mieux. Cet ébranlement se manifeste de telle manière que Meursault établit des rapports avec Marie car il lui permet de s’isoler de ses émotions—comme un mur. L’assassinat de l’Arabe crée un conflit avec la loi, qui finalement le condamnera à mort. Jusqu’au moment de la mort de sa mère, il mène une vie solitaire de l'ignorance bienheureuse, celle qu’il aspire à retrouver à la fin du roman. Il n'est pas heureux, une telle émotion est en dehors de sa compréhension à ce point, mais il est assez content. Ce détachement étrange de ses émotions continue tout au long du roman, présentant au lecteur un aperçu intéressant de son esprit. Il se sent seul et coupé du monde autour de lui. Pour lui, rien ne compte nécessairement, car tout le monde meurt à la fin—quoiqu’on fasse. Les gens dans son cercle d’amis ne savent pas réagir face à lui parce qu’ils mènent une vie sans intérêt et sans objectifs, aussi bien que Meursault voit sa vie toute dénuée d’importance et