Methodologie qualitatives en sciences sociales
Jeanne Favret-Saada veut étudier les pratiques de sorcelleries paysannes dans le bocage normand et aborde le phénomène en voulant mettre à jour « ce qu’ils (les paysans) cherchent à mettre en forme à l’occasion d’une crise de sorcellerie »[1].
Les travaux scientifiques ou non qui s’étaient fait jusque là en étaient arrivé à la conclusion que la sorcellerie est inconnaissable et que ceux qui la pratiquait était « crédules », « arriérés » et « imperméable à la causalité ».
Jeanne Favret-Saada s’oriente à l’opposé de ces théories là et suppose, d’une part, que les paysans du Bocage ne sont ni « crédules », ni « arriérés » et qu’ils peuvent manipuler les relations de causalité et, d’autre part, que la sorcellerie est connaissable en écrivant : « la sorcellerie, est-ce inconnaissable, ou est-ce que ceux qui le prétendent ont besoin de n’en rien savoir pour soutenir leur propre cohérence intellectuelle ? » [2]
2. A travers ce texte, quelle sont les règles de la pratique ethnographique qui sont rappelées, et comment et pourquoi l’auteure les enfreint-elle ?
Au fil des entretiens ethnographiques et de son enquête sur le terrain, l’auteure se rend compte qu’ « on ne peut étudier la sorcellerie sans accepter d’être inclus dans les situations ou elle se manifeste et le discours qui l’exprime ».[3]
Comme le voudraient les règles de la pratique ethnographie, on ne peut, tout d’abord, vérifier aucune affirmation parce qu’en sorcellerie il n’y a pas de position neutre de la parole et qu’on ne peut interroger plusieurs parties pour confronter toutes les versions.
En effet, en sorcellerie, parler c’est agir. Alors que pour l’ethnographie la parole à une fonction d’information et permet de savoir, dans les pratiques de la sorcellerie, elle a un pouvoir.
L’auteur e décrit la crise de