La Dissertation de philosophie

La dissertation de philosophie ne saurait enfin être confondue avec un exposé (de connaissances) : le libellé du sujet ne doit jamais conduire à penser que l’on a affaire à une question sur la nature, ou sur la liberté, thèmes qui serviraient de prétexte à la récitation d’un cours. Mais la dissertation ne doit pas pour autant relever de l’essai libre ni de la discussion de comptoir : le libellé du sujet, s’il offre une grande latitude de traitement, oriente néanmoins la réflexion vers des problèmes bien définis et objectifs, qu’il vous revient de mettre en évidence.

Orientations méthodologiques
Principes généraux de la dissertation
Le but de la dissertation est de mettre en évidence et de résoudre les problèmes posés par l’intitulé. La question posée par le sujet n’est pas encore un problème : votre tâche est de montrer quels problèmes doivent être préalablement résolus pour qu’une réponse à la question puisse être envisagée. La reformulation du sujet dans la perspective du sens commun, puis l’analyse des termes constituent les premières étapes : dans un sujet tel que « Vivre libre exclut-il d’obéir ? », on s’aperçoit rapidement que le terme « obéir » n’a de sens que si on le complète : obéir à un ordre, à une règle, ou bien n’obéir qu’à soi, ce dernier emploi s’avérant problématique.
Derrière tout intitulé, formulé dans son apparente simplicité, doit en effet être aperçu un ensemble de problèmes qui ne pourront quant à eux qu’engager une réflexion de nature complexe. Il est illusoire de prétendre répondre à une question portant sur la liberté, la justice ou la religion de manière simple, c’est-à-dire immédiate : il n’y a rien d’immédiat dans la pensée, si ce n’est des préjugés et des idées vagues.
Il existe (au moins) deux façons de comprendre ce qu’est le travail de problématisation par rapport au libellé du sujet : on s’interroge d’abord en amont sur les raisons qui font que la question se pose (recherche de paradoxes, d’exemples