Mesure et contrôle des grands risques de crédit
(Janvier 1991)
I.
Introduction
1. La diversification du risque est un précepte de base de l’activité bancaire. Une part importante des grosses défaillances bancaires a été due, d’une façon ou d’une autre, à une concentration du risque de crédit. À la suite de l’examen préliminaire de cette question à la cinquième Conférence internationale des responsables du contrôle bancaire en octobre 1988, le Comité de Bâle a mis au point un document de travail pour la sixième Conférence internationale à Francfort en octobre 1990. Ce document a été largement approuvé et, compte tenu de diverses observations présentées à cette occasion, il est de nouveau publié sous forme de guide des meilleures pratiques dont disposent les autorités de contrôle bancaire pour surveiller et contrôler les grands risques de crédit.
II.
Généralités
2. Les autorités de contrôle bancaire ont, de tout temps, fortement encouragé les banques placées sous leur juridiction à éviter la concentration des risques. Celle-ci peut revêtir plusieurs formes. En dehors du risque de crédit, elle peut comporter, par exemple, une surexposition aux risques de marché ou un risque de financement excessif lorsqu’une banque fait appel trop exclusivement à un compartiment déterminé du marché pour se procurer des ressources. Certaines formes de concentration des risques ne se prêtent pas facilement à une mesure objective, en dépit de leur importance considérable pour la surveillance de telle ou telle banque. En outre, le fait que les banques sont souvent spécialisées dans un domaine particulier peut signifier que la rentabilité de ce type d’activité se situe au-dessus de la moyenne, bien que le risque qu’elles encourent soit également supérieur à la moyenne si les facteurs externes se révèlent moins favorables. L’expérience montre, par ailleurs, que les concentrations de crédits peuvent se traduire par des pertes considérables, sans comporter nécessairement un