Mercantilisme(s)
Problématique : Dans quelle mesure est-il possible de parler d’une pensée mercantiliste ? Sur quoi repose son unité et quels sont les clivages notables en son sein ?
I. La pensée mercantiliste : une unité et une cohérence certaine
a. Le commerce est source d’enrichissement
Les mercantilistes considèrent qu’un pays s’enrichit si sa balance commerciale est excédentaire et s’il bénéficie de ce fait d’entrées d’or et d’argent en provenance de l’étranger.
C’est alors l’idée même de « monopole » qui semble constituer la clé de voûte du système mercantile – tarifs douaniers, prohibitions, limitations de l’importation des biens destinés à la consommation nationale, primes à l’exportation des biens manufacturés, compagnies exclusives de commerce
La notion de balance du commerce est théorisée vers 1549 par Thomas Gresham.
Colbert : « Le commerce est la source de la finance, et la finance est le nerf de la guerre
Jean Bodin : « il n’y a personne qui gagne qu’un autre n’y perde »
b. Le lien entre les prix et les phénomènes monétaires
-« Loi de Gresham » (la mauvaise monnaie chasse la bonne) la valeur relative des métaux précieux ne vient pas d’une convention mais de leur rareté)
- en 1568 l’avocat Jean Bodin « réponse aux paradoxes de Malestroit » : la principale cause de l’inflation réside dans l « abondance d’or et d’argent » causée par les arrivées massives d’Amérique.
c. Le populationnisme
Les mercantilistes se préoccupent de la grandeur des princes et de la puissance des Etats nations et ils considèrent qu’une population nombreuse est un facteur de richesse et de puissance.
Bodin : « il n’est de richesse que d’homme » d. L’Etat interventionniste
Il faut pouvoir se procurer des armes modernes, par exemple en Suisse payer ses propres soldats ou louer les services de mercenaires étrangers, soudoyer les petits états ; pour toutes ces éventualités, on cherche à accumuler de l’or en tant que nerf de la guerre. Et