Mee too buggi - cendrars
Cela semble plus vrai encore des mouvements d’avant-garde qui montrent un intérêt marqué pour l’art de sociétés non-occidentales, attrait directement conséquent du cosmopolitisme et de la question des origines. Le primitivisme se développe alors parallèlement dans différents mouvements et déploie de nombreuses harmoniques. Mises à l’honneur dans le simultanéisme, on peut se demander comment Cendrars les intègre dans « Mee too buggi » tout en associant des fragments exclusivement extraits d’un hypotexte avéré.
En premier lieu, l’instinct et la pulsion peuvent être sensibles dans l’art, donc dans la musique et dans la danse. Ensuite, cet art est le terreau d’une culture, qui est nourrie par lui et par les cultures antérieures. Nous observerons le rôle du poète qui devra être de transmettre ce patrimoine tout en conservant une dimension critique, et enfin nous examinerons la dimension méta langagière développée par l’auteur.
« Mee too buggi », le titre même porte en lui Musique et Danse. En effet, la culture européenne avide d’anglais aura tendance à prononcer le double « e » [i] donc [mitubugi] et sans parler d’hypozeuxe, le lecteur sera certainement sensible à cet effet musical. Le poème renvoie à la pratique musicale, par les instruments présents : lyre, tambour, fango-fango, qui est une flûte dont on joue avec le nez. Si cette pratique atypique attire l’attention, il est précisé qu’il s’en émane un son « doux et grave », et le lecteur occidental pensera par exemple à la clarinette. La forme poétique en vers libre et les fausses rimes comme « exagération », « maison » qui n’obéissent à aucune structure définie participent de cet ensemble musical, augmentée par le vers « rimes et mesures dépourvues ». Les noms