_Maurice Scève, Délie, « L’aube éteignait Etoiles à foison »
Première phrase : Présence d’un moment englobant avec la présence de l’imparfait : « éteignait » v.1 et « dorait » v.4 mais aussi la présence des participes présents : « tirant » v.2 et « montant » v.3 : l’imparfait associé au mode non personnel qu’est le participe présent étire l’action comme si le poète voulais fixer l’aurore dans une sorte d’éternité éphémère. On relève la présence de deux entités contraires et antithétiques : la clarté qui décroît : « Etoiles » v.1 et la clarté qui s’accroît : « Appolon » v.3. Les lumières associées à l’aurore sont retranscrites par les sonorités présentes à la rime avec des voyelles claires : rime en –Ime ou en –on. Ainsi dans la première phrase, tout tend à présenter au lecteur un tableau qui s’éclaire (présence du verbe « dorer »). Mais un tableau tout en modulations et en contrastes. Cependant tout tend vers la hauteur : « montant » v.3, « monts cornus » v.4, « hautes cimes » v.4. Ainsi le chant du poète monte vers le ciel et la prosodie (modulation de la voix en fonction des émotions) participe de l’évocation de l’aurore. Il s’agit dans cette première phrase de donner à lire le réveil et l’illumination du poète. Il faut relever l’importance de la vision. Le poète donne ici à voir à son lecteur l’aurore. Ce sens culmine avec le verbe « voir » présent au vers 10. Ainsi ce poème est bien d’inspiration néo-platonicienne puisque les sens sont convoqués. Le lever de la clarté coïncide avec la vision du poète. On note les références à l’antiquité qui ancrent ce poème dans le mouvement de l’Ecole de Lyon (culte de l’antiquité) et dans le mouvement plus vaste qu’est l’Humanisme (retour aux sources antiques) avec les expressions : « Appolo » v.3 et « monts cornus » v.4 : monts cornus est une expression figée qui désigne les montagnes découpées dans le lointain et font référence au Parnasse (qui est le mont des muses). Cette première phrase suivante à travers le « je »