Maupassant - une vie
Le cadre spatio-temporel est tracé avec réalisme. Le port de Rouen est évoqué par "le long boulevard du mont Riboudet" et les mâts des bateaux. La campagne apparaît à deux reprises avec "les prairies" et "les campagnes monotones" Mais la Normandie est placée sous le signe de la pluie qui est omniprésente dans le texte.
La "bourrasque" indique la présence d'un vent violent, qui accentue la force de l'averse : elle " battait les vitres, inondait la chaussée ", elle est " acharnée ", les campagnes sont " trempées. Comme l'action se déroule au mois de mai, le temps est donc orageux mais chaud, comme le dévoilent le " ruissellement tiède " et la " buée d'eau bouillante ".
Tout le cadre baigne dans l'humidité : le " brouillard d'eau " unit l'air et le liquide. Par eux, la pluie trouble la vision, et les couleurs manquent dans ce paysage. Au contraire, la vue est gênée si bien que tout se mêle, la terre devient " boue " par son mélange avec l'eau, et même les animaux n'exhalent plus un souffle chaud, mais une " buée d'eau bouillante ". Même le saule a l'air " noyé ". Étrangement, l'une des seules clartés du passage vient de " soleils de boue ", donc de la terre et non du ciel. L’auteur suggère ainsi les éclats provoqués par le soulèvement brutal des flaques bourbeuses. La lumière ne vient donc pas de ce ciel " ruisselant ", mais