Matéo Falcone
1. Mérimée place d’emblée son lecteur dans un contexte réaliste, en fournissant de multiples détails toponymiques et géographiques précis. Tout d’abord, la référence à la ville de Porto-Vecchio permet de localiser précisément l’action de la nouvelle. Ensuite, le paysage corse se dessine avec netteté, le narrateur offrant à son lecteur un véritable itinéraire dans l’île dans la première phrase du texte : « En sortant de Porto- Vecchio et se dirigeant au nord-ouest, vers l’intérieur de l’île, on voit le terrain s’élever assez rapidement, et après trois heures de marche […] on se trouve sur le bord d’un maquis très étendu ». Mérimée prend également soin d’ancrer son décor dans les pratiques traditionnelles du paysage corse, à l’image des « cépées très épaisses » qui sont typiques de cette région. Le narrateur explique longuement comment elles se forment au début du second paragraphe, car « C’est cette manière de taillis fourré que l’on nomme maquis ». Le maquis, constitue le paysage corse par excellence ; le terme est d’ailleurs répété plusieurs fois dans le texte et il est l’occasion de tout un développement sur les mœurs corses : il sert de cachette, tant il est difficile de s’y retrouver.
2. De manière générale, si beau soit le paysage, la nature est présentée de manière assez inquiétante, voire inhospitalière. Le maquis apparaît difficile d’accès : « sentiers tortueux, obstrués […] quelquefois coupés par des ravins », « des cépées très épaisses » ; d’ailleurs, le narrateur explique que : « Ce n’est que la hache à la main que l’homme s’y ouvrirait un passage, et l’on voit des maquis si épais et si touffus, que les mouflons eux-mêmes ne peuvent y pénétrer ». D’autre part, tout le lexique de la dureté traverse la description, comme pour indiquer un danger, une menace, mais aussi un refuge qui permet à l’homme de se couper du monde. Ensuite, des expressions telles que « espèces d’arbres