Matieres plastiques
La révolution de 1911 avait voulu réunifier et moderniser un pays attardé. C'est tout le contraire qui se produit : son échec ouvre une ère de guerres civiles, de brigandage et de conflit avec le Japon. En 1949, les communistes peuvent ramasser la mise...
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1er janvier 1912 : Sun Yat-sen proclame la république à Nankin. Le pays entre dans une ère de troubles et de divisions ; les structures qui assuraient la pérennité de l'empire (légitimité de l'empereur, administration) s'écroulent. 1er octobre 1949 : Mao Zedong proclame la République populaire à Pékin. Les communistes ont ramassé la mise. Contre toutes les évidences. Comment en est-on arrivé là ? La Chine était grosse d'une révolution depuis la fin du XIXe siècle, mais certainement pas d'une révolution communiste. Exploitées et misérables, les masses chinoises (essentiellement paysannes) n'étaient pas pour autant prêtes à se soulever et leur sort ne préoccupait guère les premiers révolutionnaires : ceux-ci se souciaient uniquement de leur patrie, assiégée par l'impérialisme triomphant. La révolution chinoise a donc commencé par être nationaliste. Elle ne pouvait s'accomplir qu'en se mettant à l'école de ceux qu'elle combattait : comme les Japonais de l'ère Meiji, les Chinois devaient copier les barbares d'Occident afin de leur résister ; le pays ne deviendrait fort qu'en empruntant leurs techniques, leur science et certains au moins de leurs principes, autrement dit en acceptant de mettre en question son propre héritage. Tel est le paradoxe des premiers révolutionnaires : modernisateurs, et donc ouverts à l'Occident, par nationalisme anti-occidental, et bientôt iconoclastes en rupture avec l'« essence » chinoise, nationale, afin de faire aboutir la modernisation. La révolution éclate à Wuchang, en Chine centrale, le 10 octobre 1911. Il lui...
Comment la Chine est devenue communiste
Par Lucien Bianco publié dans L'Histoire n°