Massacre en corée
C’est une reprise d'un tableau de Goya qui présentait les troupes françaises fusillant des civils en Espagne, sous les ordres de Joachim Murat (le Tres de Mayo), et aussi de Manet, dans son tableau L'Exécution de l'empereur Maximilien.
Dans ces années-là, Pablo Picasso s'affranchit des idées communistes. Cependant, cette œuvre est une œuvre engagée, rejoignant la propagande maoïste de l'époque selon laquelle la guerre de Corée n'étant rien d'autre que le massacre de ses habitants par les troupes américaines
Il se dégage du tableau une impression générale de désolation. Les couleurs tirent vers le gris. On observe des ruines dans l'arrière-plan. Celles-ci peuvent être vues comme un rappel d'Hiroshima. Le fleuve est une frontière qui sépare les deux Corées, les civils des soldats et les victimes des bourreaux. Un contraste majeur entre les deux groupes est visible. Les civils ne portent pas de vêtements. Ils sont nus, dessinés avec des formes rondes et des lignes courbes (des femmes et des enfants seulement) en totale opposition avec les hommes, visages cachés, aux lignes droites et cassantes, casqués, évoquant la destruction, la violence, l'agressivité.
On peut distinguer une gradation dans la peur parmi les civils : Les personnages les plus éloignés du spectateur semblent n'avoir pas saisi l'imminence du désastre : Une petite fille cours, une autre joue insouciante. Une jeune femme semble interloquée. Mais plus près de nous, les mères ont le visage déformé par la terreur et une enfant cache son visage en cherchant à se protéger.
Le groupe d'hommes représente la force militaire, soulignée par la disproportion des armes et leur technicité aberrante (trois trous au bout des fusils non alignés avec le futur trajet de la balle), la joie de la technique. Les carapaces peuvent symboliser l'aveuglement idéologique. Le personnage