Marivaux
C'est la pièce la plus parfaite de Marivaux. Celle qui contient toutes les autres, les résume et les exalte. Le chef d'œuvre absolu.
« Devant cet ouvrage d'autrefois, que les tics de certains acteurs et la pauvreté d'une prétendue « relecture » défigurent trop souvent, nous nous efforcerons de nous mettre en état de sensibilité. Nous nous garderons bien de vouloir en renouveler, c'est-à-dire en déformer l'esprit. Jamais nous ne nous aviserons – sous prétexte de les rapprocher de nous ! – de les accommoder à la mode du jour. Ce serait un plaisant divertissement, en vérité, que d'aller rajeunir par le dehors ce qui est éternel en son fond, et que d'aller assaisonner d'un peu de vraisemblance à la moderne ce qui déborde de vérité ! Nous nous interdisons ces fantaisies. Toute l'originalité de notre interprétation ne viendra que d'une connaissance approfondie des textes »
Ce texte est de Copeau. Pas un mot à changer. J'ai essayé de l'appliquer toute ma vie. Et spécialement sur les Fausses Confidences. J'y travaille dans ce sens depuis 50 ans. Cela m'a valu en 1959 mon prix à l'unanimité au Conservatoire, mon engagement à la Comédie Française et, depuis, en France et ailleurs, la joie d'offrir à tous les publics le bonheur d'un divertissement noble, émouvant et drôle, ironique et tendre.
La nouveauté, à notre époque plus que jamais, réside dans le respect et la fidélité. Et la connaissance sensible. Pratiquons, comme disait Colette, l'effacement éclatant. C'est ainsi qu'elle appelait le professionnalisme.
Notre seul but : rendre le public heureux, fier et