Son premier texte est une comédie d'intrigue en un acte et en vers le Père prudent et équitable, ou Crispin l’heureux fourbe jouée dans un cercle d'amateurs en 1706 et édité en 17126. Sa rencontre avec Fontenelle, et la fréquentation du salon de la très spirituelle Madame de Lambert7, sont déterminantes pour sa formation. Il y rencontre des « Modernes » et s’y initie à une forme de « préciosité nouvelle »8, qui donnera naissance au « marivaudage ». Il développe alors son observation critique, s’engage dans la bataille contre les classiques et s’essaie à de multiples genres : roman parodique, poème burlesque ou chronique journalistique. Le parodique est alors sa principale voie d’écriture. Loin de déconsidérer les œuvres classiques, il reprend, selon l'esprit néo-précieux qui traite de façon « enjouée » les « grands sujets »9, tout ce qui fait le patrimoine culturel des écrivains classiques et le travestit en œuvres originales et décalées par rapport à l’usage. C'est ainsi qu'il écrit un Télémaque travesti en 1714-1715, (où il évoque la misère des huguenots, puis une Iliade Travestie en 1716, sa quatrième œuvre publiée et la première signée « M. de Marivaux en 1718»1.
Il est considéré comme un brillant moraliste, sorte de nouveau La Bruyère. Il se marie en 1717 avec Colombe Boulogne, fille d'un riche avocat10, dont la dot permet au ménage de vivre dans l'aisance. Il perd son père en 1719, l'année de la naissance de sa fille, Colombe. Mais il est ruiné par la banqueroute de Law en 1720, perd sa femme en 1723, et doit alors écrire pour vivre et élever sa