Marie, Ronsard
Il trouverait Aimer : aimez-moi donc, Marie,
Faites cela vers moi dont votre nom vous prie,
Votre amour ne se peut en meilleur lieu donner.
S'il vous plaît pour jamais un plaisir demener,
Aimez-moi, nous prendrons les plaisirs de la vie,
Pendus l'un l'autre au col, et jamais nulle envie
D'aimer en autre lieu ne nous pourra mener.
Si faut-il bien aimer au monde quelque chose :
Celui qui n'aime point, celui-là se propose
Une vie d'un Scythe, et ses jours veut passer
Sans goûter la douceur des douceurs la meilleure.
Eh, qu'est-il rien de doux sans Vénus ? las ! à l'heure
Que je n'aimerai point, puissé-je trépasser ! Le poète sert ainsi à convaincre marié de l'aimer
Demande de forte insistance
Le poète ne se met pas en avant et il ne se confie qu'au derniers vers
Ce qui justifie sa demande auprès de Marie
Il n'existe pas de douceur sans amour
Le jour ou je n'éprouve pas d'amour je souhaite mourir Ronsard, prince des poètes et poètes des princes, privilégie le thème de l’amour. Recueils très différents adressés à de différentes femmes (Cassandre Salviati, Hélène de Surgères, Marie...). Dans ce sonnet en Alexandrins à partir d’un anagramme du prénom de Marie, le poète invite la jeune fille à l’aimer. Mais cette invitation dépasse le cadre de l’expérience personnelle et nous révèle tout un axe sur la conception philosophique de l’amour caractéristique de la pensée épicurienne de la Renaissance. Le poème de Ronsard est une des nombreuses variations que l’on peut trouver sur l’amour. Elle est savante malgré une apparence simple. Influence de l’Antiquité, le culte de Vénus vient remplacer celui de Marie. Ce qui rime avec ‘Marie’ est ‘prie’ au vers suivant, prière de l’aimer ->