Marchés contestables
Gilles Célestin ETOUNDI ELOUNDOU
Université de Yaoundé II
L’une des réponses des entreprises aux défis et exigences de changement organisationnel et de flexibilité engendrés par la mondialisation des marchés et l’avènement des nouvelles technologies de l’information et de la communication est le recours à l’ingénierie de formation. En effet, la formation semble désormais se complexifier et revêtir davantage de nouvelles formes. Ainsi, le stage généralement utilisé se trouverait-il supplanté par des formations multi-média, en situation de travail, formation ouverte, auto formation accompagnée, conseil ou encore appui d’un centre spécialisé. C’est dire combien la formation professionnelle s’affirme et s’impose comme un vecteur stratégique de la performance des projets de l’entreprise mondialisée. Le recours à cette ingénierie de formation innovante est en partie lié à de nouvelles pratiques de gestion de la production visant à anticiper le changement de fonctions dans l’entreprise et à mobiliser le personnel sur des objectifs de compétitivité toujours plus importants. Ainsi, du modèle classique de «gestion de la formation » reposant sur l’administration des moyens à partir de l’analyse des besoins, on évoluerait progressivement vers un modèle de management des systèmes de production et des compétences individuelles et collectives mobilisant de nouvelles pratiques formatives plus ou moins stabilisées. La présente contribution, à partir d’une enquête réalisée auprès de 81 dirigeants de PME camerounaises, voudrait tenter de préciser la nature et les enjeux de ces formes de formation innovantes et évaluer leurs modes d’insertion et d’impact dans les entreprises à partir du discours et de la vision des dirigeants. En effet, il nous paraît important de faire entendre la voix des acteurs, leurs conceptions, leurs stratégies dans l’éventail de discours actuels sur les formations