Marc-aurèle, pensées pour moi-même
2429 mots
10 pages
Dans ce texte extrait des Pensées pour moi-même, Marc-Aurèle (121-180) développe les thèmes du temps, de la mort et de son angoisse. Pourquoi la crainte de notre propre mort est, selon Marc-Aurèle, complètement infondée ? L’Empereur y répond par deux thèses ; la première dit que, ne possédant que l’instant, c’est l’unique chose que nous pouvons perdre en mourant. La seconde que cet instant n’est pas une perte regrettable puisque toutes les choses sont éternellement semblables et recommençantes. Cette thèse s’oppose à une vision linéaire du temps, qui donne l’instant comme unique et impossible à retrouver lorsqu’il appartient au passé. D’autres thèses, comme celle de Bergson par exemple, envisage le présent comme une durée et non comme un instant, puisqu’il y inclut passé et futur proche. Et contrairement à Marc-Aurèle, Sartre et Tolstoï pensent notre propre mort comme radicalement inacceptable puisqu’on ne peut ni l’envisager ni l’attendre. Le travail de Marc-Aurèle met alors en question la façon dont chacun doit attendre ou non, craindre ou non sa propre mort, mais interroge aussi sur le désir d’immortalité qu’a l’homme depuis toujours. Après avoir réalisé l’étude ordonnée du texte de Marc-Aurèle, nous en dégagerons les principaux intérêts philosophiques : d’abord que nous ne possédons que l’instant, et ensuite que les instants sont sans cesse recommençants et semblables. Mais ces thèses simplement basées sur la logique peuvent-elles nous débarrasser de l’angoisse de notre propre mort ou de notre désir d’immortalité ?
Premièrement, nous allons procéder à une étude ordonnée du texte de Marc-Aurèle. Tout d’abord, le philosophe nous dit qu’une vie courte et qu’une vie longue sont équivalentes, et qu’importe alors la différence de longueur. Nous devons avant tout définir le terme de vie pour que ce passage soit éclairci. Une définition serait que la vie est l’existence humaine considérée dans sa durée, l’ensemble des évènements qui se succèdent lors de cette